LA GRATITUDE, CREATRICE DE RESILIENCE ET DE BONHEUR

En cette fin d’année 2022, l’équipe éditoriale Legislanne vous invite à un sujet d’actualité tourné vers le développement personnel. Il s’agit de la gratitude. En effet, le profil Instagram de Legislanne publie en début de semaine des phrases motivationnelles. Aujourd’hui, l’équipe éditoriale de Legislanne cède la plume à Sterenn ESSOMBA essayiste en politiques publiques.

Sterenn ESSOMBA est juriste mais surtout politiste. Elle est infiniment convaincue de notre capacité à aller de l’avant, à croire en nous et à ne jamais abandonner quels que soient les obstacles. Ancienne pessimiste devenue presque optimiste, elle nous invite à sourire à la vie et à, très souvent, la remercier.

Son mémoire a été publié sur internet : 2018-11-MEMOIRE-SterennEssomba (hypotheses.org)

« Tant que vous le rechercherez à l’extérieur de vous, dans la jouissance des objets et des personnes, votre bonheur sera fragile et instable. Et cela pour trois raisons : la première est qu’il est difficile d’obtenir tout ce que nous convoitons (…) La deuxième raison, c’est que les choses extérieures auxquelles nous aspirons sont soumises à une grande loi universelle : celle de l’impermanence (…) La troisième raison, c’est qu’en orientant notre désir vers les choses extérieures et les objets matériels, nous ne trouverons jamais le repos. Par nature, l’homme désire toujours autre chose ».

–       Frédéric Lenoir, L’âme du monde 

Le bonheur. Qu’est-ce réellement ? Bien des penseurs ont tenté de le définir, de l’expliquer voire de rendre accessible à travers diverses théories plus nombreuses les unes que les autres. Si l’envie vous prenait d’ouvrir le dictionnaire Larousse vous y trouveriez ceci : « état de complète satisfaction, de plénitude ; bonne chance, circonstance favorable ; joie, plaisirs liés à une circonstance ». Que de beaux mots difficilement appréciables et avant tout subjectifs ; car oui, la définition du bonheur n’est pas unique et encore moins appréhendable. Elle est à l’image des milliards de vies qui évoluent autour de nous, insaisissable. C’est avec modestie que je vous propose, à travers ces quelques lignes, une réflexion non pas sur le bonheur mais sur les raisons qui nous poussent, jour après jour, à nous en éloigner.

Si chacun et chacune peut plus ou moins visualiser ce qui pourrait y contribuer – et encore, il est parfois compliqué de saisir nos réelles aspirations – force est de constater que notre imaginaire nous pousse vers des horizons lointains. Qu’il s’agisse d’un bien, d’une personne ou encore d’une situation particulière, nous avons souvent tendance à désirer ce que nous ne possédons pas, ou pas encore. Heureux de recevoir dans un premier temps, puis, dans un second, malheureux de se rendre compte que nous ne possédons pas le reste. La recherche éternelle du bonheur ne serait-elle pas générée par notre manque de quelque chose ? Cela est fort probable et signifierait surtout que notre bien-être se trouve en dehors de nous, tel un autre qui évolue indépendamment de notre personne.

Chers lecteurs et lectrices, chère moi-même, les mots de Frédéric Lenoir sont l’illustration d’une réalité que nous avons tendance à omettre, volontairement ou non : les ressources que nous cherchons tant se trouvent déjà en nous. Plus encore, certains éléments de notre vie contribuent déjà à nous satisfaire. Certains rétorqueront alors que sans argent, sans travail ou sans amour, il est difficile de s’épanouir. Je suis entièrement d’accord. Mais ce qui est difficile n’est pas inatteignable. Gardons toujours à l’esprit que la vie est ce qu’elle est et qu’elle peut parfois être d’une dureté sans pareille. Pire, elle n’a pas l’obligation de nous donner ce que nous attendons d’elle. Comprendre cela, c’est déjà tenter de prendre du recul dans notre existence, c’est déjà se rapprocher d’une certaine tranquillité d’esprit. D’aucuns vivront dans la richesse, d’autres dans la pauvreté, les uns seront reconnus, les autres seront exploités. Bien des facteurs extérieurs comme la mort ou l’état de la société dans laquelle nous vivons ont ou auront un impact significatif sur nous. Le malheur n’épargnera personne, c’est ainsi. Mais la gratitude nous permettra d’avancer vers le bonheur, elle nous permettra, parfois, de faire preuve de résilience car nous sommes chanceux. Oui, nous sommes toujours chanceux. Chanceux d’être en vie – même pour celui qui maudit sa venue au monde – chanceux d’être en santé ou de ne pas l’être – la maladie pouvant nous permettre de nous découvrir des ressources insoupçonnées – chanceux d’avoir des moyens financiers ou d’être fauché – l’obscurité finissant toujours par laisser place à la lumière. N’oublions jamais que toute situation est temporaire, quelle qu’elle soit. Omettre cette vérité, c’est se condamner à survivre, à perdre espoir et à faussement croire que rien n’évoluera jamais en notre faveur. Comment être pleinement heureux, malgré toutes les richesses du monde, si en notre for intérieur, nous ne prenons pas conscience des bénédictions que nous avons déjà reçues. Bien des riches et des personnes aimées sont malheureuses dans leur palais, nombreux sont les pauvres et solitaires qui arrivent à se créer un bonheur depuis leur environnement misérable. Tous sont l’exemple parfait de notre capacité à créer notre bien-être.

La gratitude est un cadeau que l’on se fait à soi-même. Elle démontre notre capacité à remercier la vie pour ce que l’on possède – et qui est déjà beaucoup. Remercier la vie, c’est la remercier pour les réussites comme pour les leçons : nous devons essayer de nous montrer reconnaissants envers ce que nous jugeons « bon » mais aussi « mauvais » car même la plus cruelle des leçons peut se révéler précieuse. Certes, certains et certaines vivront des atrocités dont ils peineront à se relever, des difficultés qui les auront marqués à vie, mais celles-ci n’ont pas vocation à les définir. Bien au contraire, parvenir à faire preuve de résilience ou le tenter même sans y parvenir, est un pas pour soi, des pas vers un futur bonheur, une marche vers la vie.

Je conclurai par ces mots. L’idée portée par ce texte n’est pas une invitation à la non-évolution ou à l’acceptation d’une situation sans broncher. Si vous désirez devenir, si vous souhaitez acquérir, je ne peux que vous le souhaiter. Mais n’oubliez surtout pas que vous êtes déjà beaucoup.

Sterenn

Publié par Anne-B

Juriste/ Blogueuse/Musicienne

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :