En ce mois de mai, Legislanne vous met en lumière des métiers de la Direction Générale des Finances Publiques dans la rubrique “carrières” pour commencer une introduction générale avant de présenter les concours pour l’accès à ces métier.
Ensuite, il y aura un focus sur le concours d’inspecteur des finances pour l’année 2023 avec les témoignages des candidats admis : Wilfried Truong et Sandrine Bonin. Ils nous livreront leur parcours universitaire, professionnel ainsi que des conseils pour réussir le concours l’année prochaine.
I- Les métiers de la direction générale des Finances publiques
Dans cette première partie, il y a 6 métiers dans le domaine des finances publiques qui sont présentés sur la chaine YouTube du Ministère de l’Economie et des Finances.
a) Le métier de rédacteur à la DGFIP
arthur deloy nous présente son métier dans cette vidéo :
Il travaille au service des collectivités locales en tant que rédacteur.
En quoi consiste ton métier ?
Je m’occupe particulièrement des moyens de paiement en numéraire et l’externalisation de ces moyens de paiement pour que les usagers puissent régler leurs factures en numéraire auprès des buralistes.
Quel est ton parcours ?
J’ai fait un master 2 en droit public des affaires ensuite j’ai intégré la Direction Générale des Finances Publiques. Mon premier poste était à l’opérateur national de la paye où je m’occupais du paramétrage de paies. Il s’agissait d’un emploi situé dans un Open Space informatique. Ensuite, j’ai travaillé auprès du comptable du Ministère de la Culture. Actuellement, je travaille au service des collectivités locales aux moyens de paiement.
Pourquoi les ministères économiques et financiers ?
J’ai choisi de rester aux Ministères Economiques et Financiers (MEF) grâce à la diversité des métiers. Parce que je trouve que l’on peut exercer plusieurs métiers différents. Comme je l’ai précédemment indiqué, j’ai fait à la fois de l’informatique, de la comptabilité auprès du Ministère de la Culture. Concernant le poste de rédacteur, il y a un peu de maitrise d’ouvrage informatique, de la rédaction juridique. Donc nous avons avons des métiers très divers. Je trouve cela intéressant et enrichissant. C’est-à-dire qu’au bout de 3-4 ans, quand on a envie de changer, évoluer, on peut tout à fait apprendre une nouvelle thématique.
b) Le métier d’inspecteur des finances publiques
Anaïs EVRARD nous présente son métier dans cette vidéo :
Elle est inspecteur des finances, vérificatrice spécialisée en matière de fiscalité internationale au sein d’une direction régionale de contrôle fiscal.
Ton métier et tes principales missions :
Mes principales missions consistent à assister les vérificateurs. Je leur apporte un soutien technique sur les problématiques de fiscalité internationale. Je les assiste lors des investigations sur place lorsqu’ils sont en contrôle dans les entreprises. Ensemble, on va élaborer une stratégie de contrôle la plus adaptée. On va rédiger les questionnaires à destination des entreprises puis analyser les réponses et voir ensemble s’il y a des problématiques de délocalisation, de bénéfices à l’étranger. Ensuite, je vais les assister pour rédiger les pièces de procédure de la manière la plus sécurisée possible et je vais les aider jusqu’à la finalisation de leurs dossiers.
Ton parcours :
Après un parcours universitaire dans le domaine des sciences de gestion et de la finance d’entreprise. J’ai rejoint la Direction Générale des Finances Publiques au sein d’une direction nationale spécialisée dans le contrôle des grands groupes au sein de laquelle j’ai été formée aux problématiques de fiscalité internationale avant de rejoindre par la suite une direction régionale de contrôle fiscal.
Ce que tu aimes le plus ?
Ce qui me plait énormément dans ce métier, c’est l’aspect terrain. C’est-à-dire, les investigations sur place en entreprise. Ce qui me plait également est le travail en équipe avec le vérificateur, la transmission des connaissances et des méthodes de travail. Aussi, l’expertise qui nécessite de se tenir toujours au courant des dernières actualités notamment en matière de jurisprudence.
c) Chargé de mission “Entreprise en difficulté”
Damien Lebon nous présente son métier dans cette vidéo :
“L’intérêt pour le service de l’Etat et de la collectivité a toujours été une constante pour moi. Après mes études, je me suis renseigné sur les concours administratifs et puis j’ai décidé de passer en priorité le concours d’inspecteur des finances publiques pour m’orienter vers le secteur public local qui m’intéressait particulièrement. En entrant au service de la Direction Générale des Finance Publiques, j’ai eu l’agréable surprise de découvrir un panel d’activités encore plus variées et notamment celles qui étaient en lien avec la vie des entreprises.”
Damien : soutien aux entreprises en difficultés
Ton métier et tes principales missions :
Je suis actuellement en charge d’un service qui apporte son soutien aux entreprises en difficulté. Cela passe au quotidien d’abord par un premier diagnostic qui doit permettre d’orienter le dossier soit vers des partenaires institutionnels externes comme la médiation du crédit de la Banque de France la Banque publique d’investissement, la chambre de commerce et d’industrie, soit de le traiter en interne au niveau de la direction générale des finances publiques. Dans cette hypothèse, je dois mener un diagnostique de la situation financière plus approfondi pour identifier l’origine des difficultés et puis les perspectives de redressement de l’entreprise.
Ce que tu aimes le plus ?
Chaque jour, les problématiques sont différentes. de par son activité, la nature et les origines de ses difficultés, la personnalité de ses dirigeants. Chaque entreprise est un cas unique. J’éprouve une grande satisfaction au quotidien à apporter à mes interlocuteurs une forme de soutien de par mon écoute. C’est aussi un métier passionnant puisqu’on découvre chaque jour des domaines d’activité parfois peu communs et on voit au plus près comment une entreprise définit son projet, mobilise des ressources pour aboutir au produit qu’elle va commercialiser ou à la prestation qu’elle va réaliser et dont on ne soupçonne au quotidien, en tant qu’usager ou consommateur, que la façade.
As-tu des exemples ?
J’ai particulièrement à l’esprit l’exemple d’entreprises, parfois anciennes, qui sont passées en peu plus d’un demi-siècle d’une activité artisanale à de l’industrie de pointe. Pour des raisons de secret fiscal, il ne m’est pas possible d’être plus précis. Mais j’ai trouvé cela absolument fascinant. Au delà des souvenirs de cas atypiques, j’ai particulièrement présent à l’esprit surtout un nombre relativement important de dossiers qui se terminent bien. Il est très valorisant de recevoir des messages de remerciements parfois très chaleureux et de considérer qu’on a pu, ici ou là, avec d’autres participer à pérenniser 10,20 ou 300 emplois. La satisfaction est aussi de voir les effets à moyen terme du travail concret réalisé au quotidien en prise directe avec le monde qui nous entoure.
d) Responsable de maitrise d’ouvrage applicative
Myriam Lourkisti nous présente son métier dans cette vidéo :
Quel est ton parcours ?
Après l’obtention d’une maitrise en communication, j’ai souhaité élargir un petit peu mes compétences et j’ai intégré une école de commerces pour obtenir un master 2. A l’issu de ces études, on m’a proposé un poste au sein d’une société de service et d’ingénierie en informatique et même si cela peut paraitre très différent de la communication, j’ai trouvé qu’il y avait des points communs. C’est ce qui m’a poussé à accepter ce poste. J’ai intégré cette société en tant que testeuse dans un premier temps et ensuite en tant que chef de projets informatiques.
Dans le cadre de mon poste en tant que chef de projets informatiques, j’ai eu l’occasion de travailler pour la première fois avec des personne de la Direction Générale des Finances Publiques et de rencontrer la DGFIP autrement que dans mon rôle de contribuable. C’est là que j’ai réalisé que la DGFIP, ce n’était pas que les impôts, qu’il y avait une multitude de métiers possibles et proposés dans cette administration. Donc c’est vraiment cela qui m’a attiré. C’est la raison pour laquelle j’ai passé le concours d’inspecteur des finances publiques.
Ton métier et tes principales missions :
La maitrise d’ouvrage informatique qu’on appelle aussi MOA est chargé dans un premier temps de recueillir les besoins des utilisateurs de nos applications, de bien comprendre ses besoins pour ensuite les retranscrire sous forme de spécification. Outre ce travail de spécification et de test. La MOA est en charge de rédiger des guides à destination des utilisateurs, d’accompagner le changement en leur expliquant quelles sont les évolutions et comment exploiter au mieux l’application. Le principal attrait dans le cadre de MOA, c’est la diversité des interlocuteurs, la variété des gens avec laquelle on est amenés à travailler. C’est vraiment très intéressant, très varié. En plus, le métier de MOA est un métier qui nécessite d’être très curieux puisqu’il faut être capable de comprendre les différentes problématiques, d’imaginer et d’inventer de nouvelles solutions. C’est vraiment très gratifiant et stimulant.
Je travaille sur FIP qui est le Fichier d’Imposition des personnes et dans ce cadre-là comme beaucoup d’autres acteurs au sein de la DGFIP, on a été très impliqués dans le champs d’application du prélèvement à la source. Donc pour moi, cela a été gratifiant de travailler sur ce projet. Tous les projets sur lesquels je travaille sont atypiques, innovant puisque chaque année, on a des nouvelles évolutions législatives, des nouvelles demandes des utilisateurs et de nouvelles questions et de réponses à fournir.
Pour tous ceux qui sont curieux, qui aiment les contacts mais pas la routine, je vous conseille de prendre poste à la MOA au sein de la DGFIP.
e) Contrôleur des finances publiques
Dans cette vidéo, Philippe Valentin nous explique son métier :
Ton métier et tes principales missions :
Je suis contrôleur au service des impôts des particuliers. Donc je vais être l’interlocuteur principal des contribuables lorsqu’ils vont avoir des problèmes avec leur déclaration ou des questions sur leur situation personnelle et pour régler leur problème dans le cadre des taxes d’habitation, de leur établissement, de leur calcul. J’ai aussi le rôle de pilotage et d’animation de secteur. Je gère une équipe de 8 agents en collaboration avec 2 autres collègues contrôleurs.
Ton parcours :
Je suis titulaire d’un baccalauréat scientifique et j’ai passé des concours de l’administration fiscale. J’ai obtenu les concours d’agent de finances publiques et de contrôleur des finances publiques.
Ce que tu aimes le plus ?
Ce que j’aime le plus dans mon travail, c’est qu’on est vraiment dans l’aide et dans l’accompagnement du contribuable. On est là pour l’aider, pour lui fournir des renseignements vis-à-vis de sa situation fiscale, pour résoudre des problèmes qui seraient liés à sa déclaration. En interne, c’est vraiment le travail d’équipe qui m’intéresse. On est là pour travailler en équipe, pour rendre un service de qualité. Pour cela, la cohésion est essentielle.
Le ministère de la fonction publique touche aux thématiques de l’ensemble des fonctions publiques (fonction publique territoriale, hospitalière, d’Etat), en ce qui concerne l’évolution de la rémunération, le développement de la contractuellisation… Le ministère de l’économie englobe plus spécifiquement des missions comme celles liées aux recettes et aux dépenses de l’Etat dont la DGFIP est un élément clé au regard du recouvrement de l’impôt. Un agent de la dgfip est soumis au ministère de l’économie mais pourra être touché par l’impact des missions du ministère de la fonction publique du fait de sa qualité d’agent public. Dans tous les cas, il y aura au moins un service comptable et un service juridique dans chacun de ses ministères, rien que pour gérer “le quotidien”.
Wilfried Truong
f) Adjointe au chef de bureau de l’éducation nationale – Direction du budget
Dans cette vidéo, Sania Matulic nous parle de son métier :
“Aujourd’hui, je travaille à la Direction du budget au bureau de l’éducation nationale qui supervise tous les financements de l’Etat alloués au Ministère de l’éducation nationale. Mon premier poste à la direction du budget, j’étais adjointe au bureau de la politique budgétaire et j’ai participé à la publication des 2 derniers budgets verts. Le budget vert, c’est un document assez novateur. C’est comme un deuxième projet de loi de finances qui donne une coloration des dépenses de l’Etat. Donc vert, si cela est favorable à l’environnement, brune si les dépenses sont néfastes et neutres si elles n’ont pas d’impact. Ce qui m’a aussi intéressé, c’était de rendre ce document qui est technique accessible aux ONG, sociétés civiles, parlementaires et qu’il devienne un document effectif pour la décision de finances publiques et qu’il soit vraiment suivi d’effets.”
Sania MATULIC
Quel est ton parcours ?
Après mes études de droit et un master à Sciences po Paris, j’ai travaillé à l’étranger aux Etats-Unis, en Chili à Bruxelles et de retour à Paris, j’ai travaillé dans une société de conseil en organisation et ensuite j’ai rejoints le ministère de la culture pendant 7 ans. J’ai décidé de passer le concours de l’ENA en interne. Bercy est aussi un Ministère puissant. C’est intéressant d’être dans un ministère où il y a un des leviers principaux de la puissance publique qui sont les financements.
Ce que tu aimes le plus ?
Sous la question des financements publics, il n’y a pas que des enjeux d’efficacité, il y a aussi des enjeux d’équité, de justice sociale. Parfois, il faut aussi convaincre qu’une bonne dépense publique, ce n’est pas forcément une dépense publique supplémentaire, cela peut être une dépense publique qui est repensée qui est mieux ciblée.
g) Agente des finances publiques
Dans cette vidéo, Camille Lambert nous explique son métier :
“Je travaille dans un service de recouvrement des impôts des particuliers de la région Grand Est.”
Camille LAMBERT
Ton métier et tes principales missions :
J’ai pu intégrer la cellule spécialisée du recouvrement. Avec mes collègues, nous sommes en charge des dossiers comportant des dettes supérieures à 10 000 euros, des successions et des procédures collectives. Concernant le recouvrement des successions, notre mission est de rechercher les héritiers des défunts redevables auprès de notre centre, de les informer des montants dus et en cas de non-paiement, de les poursuivre. Nous disposons de plusieurs outils informatiques qui nous permettent d’identifier et de contacter ces héritiers. Nous pouvons aussi faire des droits de communication aux notaires ou aux mairies pour obtenir des informations.
Ton parcours :
Après plusieurs années d’études dans le tourisme, j’ai travaillé dans ce domaine. J’ai été vendeuse dans différentes enseignes. En 2019, j’ai passé le concours d’agent des finances publiques. Après la réussite du concours, j’ai eu 2 mois de formation dispensé par l’Ecole Nationale des Finances Publiques de Clermont Ferrand avant d’intégrer le service recouvrement en 2020.
Ce que tu aimes le plus ?
Ce qui me plait le plus dans mon métier, c’est la recherche d’information, la diversité et la complexité des types de dossiers à gérer. Cela permet d’apprendre et de mettre en œuvre différents types de recouvrements selon la gestion des successions, des SCI ou des particuliers. Le travail d’équipe et le contact avec les contribuables sont aussi des aspects très appréciables du métier.
h) Contrôleuse des finances publques
Dans cette vidéo, Pamela nous explique son métier :
“Je suis contrôleur dans un service des impôts des particuliers dans la région grand Est”.
Ton métier et tes principales missions :
La cellule assiette est en charge du calcul de l’impôt sur le revenu et de la taxe d’habitation ainsi que de l’émission des avis. Je gère le traitement des réclamations contentieux. C’est–dire lorsque les personnes veulent modifier les éléments déclarés et rectifier leur imposition. Je gère également les réclamations gracieuses, quand les contribuables rencontrent des difficultés financières à titre exceptionnel.
Je prends en charge la gestion de messages reçus des contribuables sur la messagerie sécurisée et pour les questions plus complexes, je m’occupe des rendez-vous physiques et téléphoniques. Je m’occupe du pilotages de 3 agents.
Ton parcours :
J’ai d’abord travaillé au sein de l’éducation nationale dans les services administratifs. Puis, j’ai intégré les finances publiques en tant qu’agent. Je travaillais dans une trésorerie. Je m’occupais du recouvrement de l’impôts. Ensuite, j’ai passé le concours de contrôleur. Puis, j’ai intégré le service des impôts des particuliers d’abord dans une cellule recouvrement, puis dans une cellule assiette.
Ce que tu aimes le plus ?
Ce que je préfère dans mon métier est la recherche des informations. La matière fiscale est assez dense au niveau des particuliers. Toutes les réclamations sont différentes. Il faut trouver le bon article, vérifier les informations et rédiger sa réponse. C’est un travail très complet qui demande une certaine expertise.
i) Contrôleur des finances publiques
Dans cette vidéo, Brandon nous explique son métier
Ton métier et tes principales missions :
Dans mon métier, je suis principalement en charge de l’évaluation des locaux d’habitation et de leur dépendance. En particulier des copropriétés, cela commence par le traitement des déclarations des propriétaires, la gestion des adresses des biens. Cela va jusqu’au calcul de la taxe foncière bâti et non bâti ainsi que le traitement des réclamation de ces taxes. J’utilise des documents juridiques comme des procès verbaux d’habitation des communes qui permettent de déterminer la catégorie d’un local et de pouvoir calculer son imposition. J’accompagne aussi les usagers par l’accueil physique, l’accueil téléphonique mais aussi sur leur messagerie sécurisée. Je m’occupe du calcul de certaines taxes d’urbanisme notamment la taxe d’aménagement.
Ton parcours :
Après avoir avoir obtenu un bac L, j’ai commencé une licence en droit spécialisée en administration publique.
Ce que tu aimes le plus ?
Ce que j’aime le plus dans mon métier est à la fois la technicité de la matière et des méthodes de travail. En utilisant la loi fiscale et son interprétation faite par la jurisprudence. Ce que j’apprécie est l’accompagnement réalisé pour les usagers afin de leur permettre de mieux comprendre leur impôt et d’en être les acteurs.
II- Les candidats admis au concours d’inspecteur des finances publiques en 2023

Quel est ton parcours universitaire et professionnel ?
J’ai fait une licence de droit privée à la faculté de Tours. Puis une M1 de droit privé général à la faculté d’Angers. Enfin j’ai effectué un M2 Justice, Procès et Procédures parcours Contentieux à la faculté de Franche-Comté. Entre temps, j’ai effectué mon stage de fin d’études (M2) au sein d’une étude d’huissiers (Commissaires de justice), avant d’effectuer un stage de 6 mois au sein d’un cabinets d’avocats généraliste. J’avais pour objectif de passer le CRFPA juste après mon M2. Enfin, j’ai eu une petite expérience en tant qu’assistant juridique dans un cabinet d’avocat également, entre les épreuves écrites et orale du concours d’inspecteur des finances publiques.
Les difficultés que tu as éventuellement rencontrées durant le concours et comment tu les avais surmontées ?
Alors je n’ai passé que le concours externe d’inspecteur. J’étais partie pour passer me CRFPA à la base, mais j’ai vite abandonner l’idée parce que je voulais me consacrer uniquement au concours d’inspecteur qui m’intéressait davantage.
Ça a été essentiellement des difficultés relatives au temps consacré pour les révisions. J’étais en stage avant les écrits et il était difficile de consacrer le reste de mon temps uniquement aux révisions. Idem avant les oraux car j’étais assistante juridique à plein temps à ce moment-là. Dans les deux cas, j’ai préféré me concentrer uniquement sur les révisions juste avant les épreuves. Ça a été dur physiquement et moralement car c’était des périodes de révisions courtes et intenses.
Quelle est la différence entre le contrôleur des finances et l’inspecteur des finances ? Quels sont les exercices qui se différencient pour ces 2 concours ?
A mon sens, le contrôleur est plus un technicien. Alors que l’inspecteur est plus polyvalent puisque c’est un cadre. Il doit être un bon technicien pour épauler son équipe et il est encadrant car il a souvent une équipe à manager.
Était-ce ta première tentative ?
Oui, mais ça faisait quelques années que je réfléchissais à passer le concours.
Si tu as plusieurs conseils à donner aux candidats aux concours,lesquels seraient t-il ?
Tout d’abord, faîtes des stages (d’au moins trois mois). Comme beaucoup de concours relatifs aux métiers juridiques, les épreuves nécessitent que l’on soit rapide et pratique. Si connaître les matières du programme restent la base, cela ne suffit pas et les stages permettent réellement d’acquérir ces compétences. Les épreuves font en sorte de balayer l’ensemble du programme et il faut pouvoir jongler entre les matières de manière instinctive. Notamment à l’oral où l’on n’a pas le temps de réfléchir et où le jury attende que l’on aille droit au but. Ensuite, connaître le programme sur le bout des doigts. Ça reste un concours et non un examen. Il ne faut pas juste être bon et les candidats ont tendance à plus se préparer qu’avant. Le seuil d’admission a tendance à augmenter chaque année. Enfin les épreuves de la note de synthèse et de l’oral de motivation sont très importantes. On a tendance à se concentrer uniquement sur les épreuves juridiques. Or ces premières peuvent tout changer. D’ailleurs durant l’oral, le jury cherche vraiment à voir notre motivation, ce que l’on connaît de l’environnement de la DGFIP, ainsi que notre personnalité. Je précise également que la prépa ne sert pas à grand chose. C’est un concours qui est parfaitement abordable avec une préparation personnelle graves aux annales et aux informations sur Internet ou dans les manuels.

Quel est ton parcours universitaire (intitulé des masters) et professionnel ?
J’ai tout d’abord obtenu une licence générale en droit, suivi d’un master 1 droit public général de l’université de Bordeaux, complété en 2018 d’un master 2 Administration publique parcours droit et transformation de l’action publique de l’université de Perpignan. Je me suis ensuite orienté tout de suite vers les concours, en essayant de travailler à coté. A vrai dire j’ai directement foncé vers les concours de catégorie A comme les IRA, attaché territorial avec dans le lot les concours de la DGFIP (contrôleur et inspecteur). A l’université, on nous expliquait qu’on devait passer les concours de catégorie A directement, sauf que je n’étais pas prêt. J’ai donc enchainé deux années avec des contrats précaires sans aucune réussite car j’avais besoin de respirer après mes études. J’avais besoin de réellement murir mon projet professionnel sans influences. Il est vrai qu’il est plus facile de réussir un concours tant qu’on est dans les révisions car nos connaissances sont à jour, nos cours de la fac peuvent servir mais je pense qu’il ne faut pas hésiter à faire une pause, partir à l’étranger, travailler dans le privé, participer à des actions caritatives.
Les difficultés que tu as éventuellement rencontrées durant le concours et comment tu les avais surmontées ?
Pendant ces deux, j’ai pu devenir à plusieurs reprises auxiliaire contractuel au sein des services de la DGFIP. J’y ai pu poser des questions, obtenir des conseils pour réussir les épreuves des concours de la DGFIP. J’ai ainsi pu réussir en 2020, le concours d’agent et de contrôleur des finances publiques. Après cette réussite et la validation des examens à l’école des finances publiques, j’ai décidé de m’accorder une véritable pause sans aucune révisions. 2022 fut l’année du déclic, je me suis alors inscrit au concours d’inspecteur des finances publiques. Le plan était simple, 2022 je tente pour vraiment voir les épreuves à tête reposé sans réviser afin de comprendre les attentes ainsi que mes lacunes et 2023 je réussi après avoir réviser sérieusement. Pour être honnête, je ne pensais pas du tout finir aux oraux car j’avais de grosses lacunes en note de synthèse. A l’annonce des résultats d’admissibilité, je n’ai pas eu de note éliminatoire me permettant de passer aux oraux. A partir de là, je me suis précipité pour réviser en mettant à jour le plus vite possible mes connaissances en droit public, tout en me préparant pour l’oral de motivation. Les mémentos et les livres du droit en schéma sont vraiment super pour vite brosser un chapitre avant d’approfondir. Chaque jour était compté, la plupart des loisirs ont alors été mis de coté afin de ne rien regretter. Dans le but de ne pas perdre de temps, j’ai établi un programme de révision et surtout, je me suis rapproché des autres candidats pour travailler ensemble. Le concours a beau nous mettre tous en concurrence, il faut travailler à plusieurs. C’est essentiel pour disposer de plusieurs point de vue sur une question afin de prendre de la hauteur. Personnellement, j’ai surtout travailler avec ma compagne qui a également réussi le concours d’inspecteur des finances publiques ainsi qu’un collègue candidat. Nous nous réunissions régulièrement pour nous faire des oraux blancs de motivation, on en profitait pour parler de différents sujets d’actualité avec la réserve du fonctionnaire. C’est d’ailleurs un point qu’il faut vraiment maitriser, c’est les obligations du fonctionnaire. Il faut aussi que je mentionne mes collègues qui m’ont aussi beaucoup aidé pour préparer ce concours. J’ai refait un grand nombre de fois ma présentation sous leur impulsion. J’ai pu également bénéficié de l’aide précieuse de mes chefs pour les oraux.
Si tu as plusieurs conseils à donner aux candidats aux concours,lesquels seraient t-il ?
Il ne faut pas hésiter à demander à son entourage de lire sa présentation (ami, famille, collègue). Je conseillerai même pour ceux qui le peuvent, de devenir vacataire au sein de la DGFIP. C’est le meilleur moyen pour construire son objectif professionnel mais aussi obtenir des outils pour répondre aux mises en situations. Clairement pour moi, l’oral le plus difficile est probablement l’oral de motivation notamment pour les véritables externes (ne travaillant pas du tout à la DGFIP) car il n’y a en réalité pas vraiment de mauvaise réponse. Il faut répondre de manière structuré, avec humilité en faisant ses propositions sans jamais hésité. Je rajouterai aussi qu’il est tout à fait possible de s’accorder un instant pour répondre aux questions. Le jury cherche un/une future collègue de travail sur lequel il pourra s’appuyer, rien de plus. Aussi, ce n’est pas grave si vous ne répondez pas bien à une question technique pendant l’oral de motivation, tant que vous arrivez à garder votre calme pour répondre aux autres questions.
Il ne faut pas hésiter à aller sur les différents forum et groupes Facebook. Plusieurs informations circulent avec beaucoup de personnes prêtent à aider les candidats. Enfin l’Ecole Nationale des Finances publiques dispose d’une chaine YouTube qui peut aussi aider les candidats.
Quelle est la différence entre le contrôleur des finances et l’inspecteur des finances ? Quels sont les exercices qui se différencient pour ces 2 concours ?
Un contrôleur des finances publiques selon le service où il sera affecté, il va avoir des missions d’exécution sans forcément de responsabilité. L’inspecteur lui va avoir quelques agents/contrôleurs sous sa responsabilité dans le cadre de sa mission d’encadrement. Il aura aussi à effectuer les missions à plus fort enjeu. Evidemment ça dépend là encore du service. Il existe des services uniquement composé d’inspecteurs, là pas de responsabilités en dehors de l’exécution des missions. Pour cet aspect là, je conseille aux candidats d’essayer de contacter la DGFIP pour obtenir un rendez-vous afin d’obtenir des réponses aux différentes questions comme le SIP (service des impôts des particuliers). Le concours de contrôleur externe débute avec un QCM, ce qui n’est pas le cas pour inspecteur. Ensuite le concours de contrôleur se poursuit si le candidat a réussi le QCM avec une épreuve écrite d’économie, une épreuve de spécialité écrite et une épreuve de langue facultative. Pour inspecteur, on passe directement une note de synthèse avec note de proposition, suivi d’une épreuve de spécialité ainsi qu’une épreuve de langue obligatoire. Si on est admissible, on passe un oral de motivation pour contrôleur, pour inspecteur il faut compter un oral de spécialité. J’ai passé les deux concours car je me sentais prêt à assurer des responsabilité après avoir exercé des fonctions de contrôleurs depuis 2020 si je compte l’école. Ce concours d’inspecteur étais pas ma vraie première tentative pour inspecteur. Je ne compte pas ma première inscription à la sorti de mes études car des difficultés personnelles m’ont empêché de me rendre aux épreuves. Pour répondre à la dernière question en vrac: Il faut travailler ce concours à plusieurs, ne jamais hésiter à solliciter l’avis des autres sur une question, toujours structurer son propos à l’écrit ainsi qu’à l’oral, faire attention à sa gestuelle pendant les oraux (si vous avez une mauvaise gestion du stress comment ça va se passer en poste en cas de difficulté si c’est déjà difficile ?), lire le rapport du jury. Si vous visez un bon classement, effectuer une prépa est sans doute une bonne idée. Plusieurs candidats ayant eu un très bon classement au concours d’inspecteur ont fait une prépa. Pour finir le conseil le plus évident, surtout ne jamais abandonner jamais ! Le concours c’est aussi de la chance donc même si vous ne vous sentez pas prêt, non seulement vous n’êtes pas le seul mais si vous tombez sur un bon sujet, tout peut arriver !
Quel est ton parcours universitaire (intitulé des masters) et professionnel ?
– Licence généraliste à Chambéry avec une L3 option Droit public. Puis M1 Droit public général, M2 Droit public général et M2 droit des énergies et du développement durable à Strasbourg. Niveau professionnel beaucoup de stages, notamment en administration (services juridiques d’une Ville, d’une intercommunalité, d’une DRAAF, d’une Préfecture) et stage de fin d’études en cabinet d’avocat spécialisé en droit de l’urbanisme et de l’environnement.
Les difficultés que tu as éventuellement rencontrées durant le concours et comment tu les avais surmontées ?
– J’ai préparé le concours en parallèle d’un second Master 2 et sans m’inscrire à une préparation spécifique. J’ai donc dû travailler uniquement par mes propres moyens et avec un temps plus restreint qu’un candidat qui y aurait consacré ses journées. Cela demandait une très bonne organisation, notamment pour réaliser des entraînements en situation réelle. Il m’est arrivé de rater quelques cours durant l’année universitaire afin de réaliser une épreuve de 4h de note de synthèse ou de 3h en droit. Par ailleurs l’une des difficultés de ce type de concours est la masse de connaissances à assimiler (associée aux principes méthodologiques). Il faut être régulier et rigoureux dans son travail. Enfin, étant de nature plutôt réservée, j’appréhendais un peu les oraux d’admission car, alors que vous êtes au début de la vingtaine et que vous avez peu d’expériences dans la vie, vous vous retrouvez face à des jurys composés d’inspecteurs principaux ou d’administrateurs des finances publiques, parfois en poste dans la maison DGFIP depuis 15/20 ans. Il faut être très déterminé pour convaincre qu’au-delà de votre culture administrative, de vos connaissances théoriques et de votre capacité à réfléchir, que vous avez la maturité pour devenir un cadre malgré votre jeune âge.
Quelle est la différence entre le contrôleur des finances et l’inspecteur des finances ? Quels sont les exercices qui se différencient pour ces 2 concours ?
– Il s’agit de deux grades distincts. Le contrôleur est un agent de catégorie B, l’inspecteur est un agent de catégorie A. Ce dernier est donc amené à encadrer l’activité de contrôleurs et d’agents C des finances publiques. Dans certains services, les inspecteurs et contrôleurs exercent peu ou prou les mêmes missions de fond et la seule réelle différence réside alors dans leur place hiérarchique (le A “manageant” le B, dans leur niveau de responsabilité et par conséquent leur rémunération. Mais dans certains cas, le grade dont est titulaire l’agent a une véritable influence sur la fonction exercée : par exemple, les comptables publics sont nécessairement a minima des inspecteurs (et a fortiori potentiellement des inspecteurs divisionnaires, principaux ou des administrateurs) mais jamais des agents C ou des contrôleurs. J’ai passé uniquement le concours d’inspecteur. C’était ma première tentative.
Si tu as plusieurs conseils à donner aux candidats aux concours,lesquels seraient t-il ?
J’ai deux conseils principaux à donner : 1) Travailler avec une régularité à toute épreuve et dans un environnement serein. Ce travail d’acquisition de connaissances ou d’apprentissage des méthodologies des exercices (note de synthèse, dissertation, commentaire…) doit absolument se concrétiser par de véritables entraînement, chronométrés et réalisés sur le fondement d’exercices ressemblant le plus possible à ce sur quoi vous risquez de tomber le jour J (annales de ce concours mais aussi d’autres concours du mêle type, sujets-types tirés de manuels ou de partiels universitaires etc.). La question de la gestion temps est essentielle dans le cadre d’un concours. Ne pas achever votre copie est le pire des écueils que vous puissiez commettre, car l’administration attend de ses cadres qu’ils soient prêts à réaliser une tâche dans un délai déterminé. De facto, vous serez davantage sanctionnés que dans un partiel universitaire sur ce point. 2) Croire en soi, et surtout trouver une motivation à la préparation de ce concours. En effet, l’envie ne fait pas tout, mais elle aide beaucoup. Vous avez d’autant plus de chances de réussir à vous mettre au travail tous les jours que vous saurez pourquoi vous souhaitez absolument décrocher le concours et exercer lesdites fonctions. D’ailleurs, à l’oral, il ne faut pas s’y tromper, les jurys font clairement la différence entre le candidat mollasson, incapable de citer des chiffres tirés des rapports d’activité de la DGFIP ou d’expliciter mêle vaguement les missions d’un inspecteur ; et au contraire quelqu’un de dynamique, qui a les crocs et qui démontre qu’il souhaite vraiment devenir le collègue des individus composant le jury.
L’équipe Legislanne vous souhaite une belle carrière en perspective à la DGFIP.
